Stake News Check #18 du 11/21/2025 au 12/3/2025 : Crises politiques et réponses sécuritaires
Au cours des deux dernières semaines, les développements informationnels en Afrique de l’Ouest et centrale ont été marqués par des transitions politiques, des opérations de sécurité et des initiatives diplomatiques.
En Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, le président déchu poursuit ses déplacements régionaux après le coup d’État du 26 novembre qui l’a évincé du pouvoir, arrivant finalement à Rabat le 3 décembre après des passages à Dakar et Brazzaville. Son installation au Maroc apparaît comme le début probable d’un exil plus stable, compte tenu de ses liens anciens avec le royaume, notamment son soutien à la marocanité du Sahara occidental et l’existence d’un consulat bissau-guinéen à Laayoune depuis 2010. Embaló a démenti les accusations selon lesquelles il aurait participé à l’organisation de sa propre chute avec le général Horta N’Tam, qualifiant ces propos de « fake news » et mettant en cause certains officiers supérieurs balantes [1].
Au Nigeria, le président Bola Tinubu a déclaré une situation d’urgence nationale face à la montée des enlèvements, ordonnant une refonte des forces de sécurité et autorisant le recrutement de 20 000 agents supplémentaires, s’ajoutant aux 30 000 déjà approuvés. Tinubu a également ordonné le retrait des policiers affectés à la protection de personnalités publiques afin qu’ils soient déployés vers les zones les plus touchées, une mesure visant à réduire le déséquilibre existant, puisqu’environ 100 000 policiers protégeraient des personnalités sur un effectif total estimé à 371 000. Le communiqué précise aussi que les gardes forestiers seront autorisés à mener des opérations offensives contre les groupes armés retranchés dans les forêts, tandis que le pays fait face à une série d’enlèvements, dont celui de 303 enfants à Papiri, dont cinquante se sont échappés [2].
Parallèlement, l’armée nigériane a secouru douze adolescentes enlevées le 23 novembre dernier par des membres de l’ISWAP alors qu’elles travaillaient dans leurs champs à Mussa, dans la zone d’Askira/Uba, au sud de l’État de Borno. L’opération, réalisée le 29 novembre dans le cadre de “Operation Hadin Kai” et fondée sur des renseignements précis, a permis de retrouver les jeunes filles saines et sauves. Elles reçoivent désormais des soins médicaux, un soutien psychologique et un débriefing dans un centre sécurisé. Le commandement militaire a salué la contribution essentielle des informateurs locaux et a appelé les populations à poursuivre leur coopération pour prévenir de nouvelles attaques [3].
Au Cameroun, L’opposant Issa Tchiroma Bakary s’est réfugié en Gambie le 7 novembre 2025, suite aux tensions politiques ayant émergé après une élection contestée dans laquelle le président Paul Biya a obtenu un huitième mandat, entraînant des manifestations meurtrières à Douala ainsi que dans des villes du Nord comme Maroua et Garoua. Les autorités gambiennes indiquent qu’il y est accueilli temporairement pour des raisons humanitaires et de sécurité, dans l’attente d’initiatives régionales visant une issue pacifique. Le gouvernement camerounais a annoncé son intention d’engager des poursuites contre Tchiroma pour des « appels répétés à l’insurrection », tandis que l’opposition et des organisations de défense des droits humains avancent un bilan de victimes supérieur aux chiffres officiels [4].
Au niveau diplomatique, le 7ᵉ sommet Union africaine–Union européenne s’est conclu à Luanda, en Angola, mettant l’accent sur le renforcement d’un partenariat fondé sur des valeurs partagées, la réduction des inégalités et le soutien au développement durable. Les dirigeants ont souligné l’importance de l’éducation, de l’entrepreneuriat, de la créativité de la jeunesse et du renforcement des chaînes de valeur, ainsi que la coopération en matière de paix et de sécurité, d’action climatique et l’investissement dans les infrastructures dans le cadre du programme Global Gateway [5].
Sources


